HISTOIRE ♫♪ «
Monsieur... Passeport et visa s'il vous plait...-
Oui, oui... Voilà ! » - Il n'avait pas l'air très commode. Mais en même temps, quel agent de sécurité américain, bossant dans un aéroport, l'était ? Aucun ! Il examina mes papiers et pu constater que tout était en règle. Enfin, c'est que je pensais. Très vite, je restais muet face à sa mine si sérieuse. Il fixait ma carte et mon visa avec trop d'attention pour que ça soit normal.
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Vous êtes français ? -me demanda-t-il, de sa grosse voix. Il me faisait limite peur ! Deux fois plus large que moi, j'étais intimement persuadé que ce mec pouvait broyer une brique rien qu'à la force de ses mains.
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Oui, pourquoi ? Il y a un problème ? -
Vous venez travaillez ici ? -
Euh oui... » Il se frotta le menton, puis me demanda de virer mes chaussures, et mes effets personnels, comme ma montre, ma ceinture, mon sac à dos. Je lui confiais ce dernier en insistant sur le fait qu'il contenait mon MacBook et qu'il était juste ultra précieux. Cassez mon pc, et vous cassez un bonne partie de mon prochain album ! Je me retrouvais donc en chaussettes, prêt à passer la barrière de sécurité tandis que mon sac était passé au scanner. Le regard du vigile allait et venait de mon passeport à ma tête. Je l'interrogeais d'un regard, ne comprenant pas ce qui semblait ne pas aller.
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Je vous ai déjà vu quelque part vous ! -
Euh... Dans le couloir, tout à l'heure ? -
Ah je sais ! Ma nièce, l'été dernier ! - Hein ? Là, je ne comprenais plus ce qu'il me racontait. Sa nièce ? Mais je ne la connaissais pas sa nièce ! Qu'est-ce qu'il me racontait ?! Il sembla deviner mon malaise face à ses illumination sans queue ni tête. -
Elle m'a fait écouter ce que vous faites. Je lui ai rendu visite, elle fait ses études à Paris... Elle m'a raconté toute votre vie ! » J'arquais les sourcils de surprise. Le vigile qui vérifiait mes papiers à l'aéroport de New-York connaissait ma vie. Face à mon étonnement, il eu sans doute l'envie de me prouver qu'il disait vrai. «
Vous êtes né dans le sud de la France, là où les gens parlent avec un drôle d'accent si bien qu'on ne comprend plus rien nous autres, américains. Vous n'avez pas de frères et soeurs, mais un chien. D'ailleurs, où est-il ? -
Je l'ai laissé à mes parents... - répondis-je, le plus naturellement du monde comme si cette conversation était normale.
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Oh... Vous êtes musicien depuis que vous avez 21 ans.-
18 en fait...-
Ouais, c'est pareil ! C'est la majorité ! ...Vous avez deux albums à votre actif il me semble. On vous a entendu sur nos ondes radios, vous savez ? -
Oui, j'ai travaillé avec des artistes du pays ! » -commentais-je, d'un ton plaisantin. Pensant peut-être que je me foutais de lui, il fronça les sourcils. Mon sourire s'effaça en l'espace de 3 secondes et demi. J'allais sortir de l'aéroport avec un coquard si je continuais à faire le malin ! «
Vous avez...-
J'ai un transfert qui m'attend...-
Hein ? -
Oui, je dois me rendre à San Francisco... L'avion ne m'attendra pas... Je peux récupérer mes chaussures ? » - Je le fixais, tenant mon pantalon d'une main. Il ne m'avait pas rendu ma ceinture, donc forcément, je ne tenais pas à me retrouver en caleçon devant tout le monde ! Il s'excusa et me rendit le bac où se trouvaient mes affaires. Je pu me rhabiller et prendre mon sac, pour embarquer dans l'avion qui allait me conduire sous le soleil californien. Hey ! Je suis un enfant du sud, j'ai besoin du soleil !
[...]
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Alice, tiens-toi tranquille !-
Mais maman, regarde... C'est... » La mère releva alors la tête dans ma direction. Figée sur place, elle esquissa un léger sourire et fit en sorte d'attacher sa fille. Oui, ça faisait peut-être un drôle d'effet de me voir en classe éco quand on était français et qu'on me reconnaissait facilement. Bien que je n'étais pas du genre à m'habituer au service de première classe. Pour un voyage, je n'avais pas besoin de tout un tas de services inutile. La limonade n'était pas meilleure en classe affaire, bien qu'on nous la servait dans des flûtes à champagne. Dépliant la tablette devant moi, je récupérai mon sac à mes pieds et en sortit un petit dossier de quelques pages. Je l'avais imprimé avant de partir, suite au mail que m'avait envoyé ma correspondante américaine, Eleana. Je griffonnai donc ces feuilles, avec un sourire en coin.
TON ENFANCE EN QUELQUES MOTSOk, j'accepte de remplir ton questionnaire. Que veux-tu vraiment savoir sur mon enfance ? Je suis fils unique, loin d'être pourri gâté. Je courais en couche culotte dans le jardin de ma grand-mère, alors que les cigales chantaient sous nos fenêtres. Je mangeais de la glace et je m'en foutais de partout. Je ne supportais pas que ma mère câline le chat, car j'étais rancunier et je n'ai jamais encaissé le fait qu'il m'ait griffé. Je lui avais tiré la queue, certes... Mais c'était pas une raison, j'avais 5 ans ! J'allais à l'école, je regardais sous les jupes des filles. Pas pour voir ce qu'il y avait réellement en-dessous, juste parce que j'avais entendu mon grand-père dire à mon père « Tu le trouves agité ? Tu verras quand il se penchera pour voir sous les jupes des demoiselles... » Sur le coup, j'ai douté de la santé mentale de mon papy. Il n'y avait rien sous ces jupes !
TON ADOLESCENCE EN QUELQUES MOTSAdo, j'étais plutôt sociable. Un brin coureur de jupons, sans vraiment me prendre au sérieux. Je n'vois pas trop quoi te dire. Je voulais être avocat. Et puis quand la conseillère d'orientation m'a expliqué ce que je devais faire pour me retrouver dans un robe noire qui m'aurait sans doute donné l'air d'une bonne soeur, j'ai décidé de changer de voie. Trop d'études pour ma petite tête brûlée ! Et je suis tombée dans la musique... J'ai adoré ça, devenant accroc. Comme un type à qui on aurait fait fumé un joint lors d'une soirée et qui finit par dealer. Ouais voilà, je deale de la musique maintenant ! Jeune et naïf, j'ai décidé d'en faire mon métier. Bien sûr j'ai un diplôme en poche, dans la communication. Ça m'a aidé à me lancé. La preuve, j'ai deux album à mon actif, et je ne suis pas près de m'arrêter !
ET MAINTENANTMaintenant... Je dois manger une pastille à la menthe pour ne pas que mes oreilles explosent lors de l'atterrissage. Maintenant je m'apprête à voir San Francisco, et ta bouille au passage.